Sarkozy et "l'islam de France": réaction de Mouloud Aounit (MRAP)

Le 10 février 2011, Nicolas Sarkozy a décrété, après Angela Merkel et David Cameron « l’échec du multiculturalisme » et s’est prononcé pour un « islam de France ». A ma connaissance, le CRAN a été la seule organisation à réagir sur le premier point. Concernant le second, il est évident que le « plan comm » de la nouvelle direction du MRAP n’est pas encore bien affuté, puisque la seule réaction que l’AFP a pu recueillir est celle de Mouloud Aounit ; ancien président du MRAP[1], qui a dénoncé ce néo-gallicanisme : « Vous avez le droit de pratiquer l'islam, mais l'islam que je veux. C'est particulièrement dangereux", a estimé Mouloud Aounit, en se demandant : "Pourquoi pas alors un christianisme de France et un judaïsme de France ?".

Il a raison, la loi de séparation des Églises et de l’État est basée sur le principe de l’indépendance réciproque des uns et des autres. Alors pourquoi cette stigmatisation, cette volonté de « nationaliser » une religion et pas les autres. La dernière tentative de ce genre en France a été la constitution civile du clergé, qui a déclanché une guerre civile.

L’empereur Habsbourg Joseph II avait voulu quant à lui régenter le catholicisme et Frédéric II de Prusse l’avait surnommé « mon frère le sacristain ». Quel sera l’équivalent musulman pour Nicolas Ier ?

[1] L’AG de janvier 2011, après avoir élu une direction dont il ne faisait pas partie, l’a nommé à l’unanimité président d’honneur, mais sans rendre publique la décision pour d’obscures raisons de procédure.