Loi sur les signes religieux à l’école : l’ONU s’émeut, la presse se tait (Sébastien Fontenelle)

Les Nations Unies viennent d’adresser à la France une sévère réprimande, après le renvoi d’un lycéen portant un turban sikh. Mais, curieusement : la presse et les médias font comme s’ils l’ignoraient. Il est vrai : cette admonestation va contre la doxa d’une éditocratie hexagonale qui s’est fait une spécialité de stigmatiser certaines minorités au nom – et au prétexte – d’une « laïcité » dénaturée.

En 2004, on se le rappelle : les médiacrates français se sont unanimement prononcés en faveur de l’adoption de la loi interdisant « le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics » - qui avait été concoctée sous l’abri du «principe de laïcité» et qui fut partout présentée comme équitable, mais dont il fut dès l’abord évident que ses promoteurs étaient d’abord motivés par une farouche volonté de proscrire le port du foulard islamique.

C’est cette hypocrisie que le Comité des droits de l’Homme de l’ONU – chargé de veiller au respect, par ses signataires, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) -  vient de mettre en lumière, huit ans après la promulgation de cette loi, dans un avis accablant (1)…

…Mais auquel la presse française n’a pour l’instant pas (encore) daigné donner le moindre écho : un oubli, sans doute...

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Le cas des Sikhs pose des problèmes existentiels aux défenseurs de la loi de 2004  qui s'abritent derrière des arguments féministes, car ce sont des garçons qui sont discriminés, et il est diffcile de parler d'un signe d'oppression de la femme.