Breivik ne serait pas fou (docteur Daniel Zagury)

Cité par Marianne n° 745 du 30 juillet au 5 août 2011 :

Le qualifier de dément revient à le qualifier d'irresponsable. Or, personne ne doute qu'il soit pleinement responsable de ses actes. Et en premier lieu les psychiatres. Le Dr Daniel Zagury, expert dans la plupart des grands procès des tueurs en série, estime dans le Figaro qu'« avec cette tuerie, nous sommes face à une logique narcissique. Le suspect est dans un rapport d'exaltation par rapport à lui et à ses actes. Il veut entrer dans l'histoire et laisser une trace. Il a tué des jeunes travaillistes qui, dans son esprit, entrent dans l'archétype des jeunes de gauche. Il n'a donc pas tué 90 personnes, mais 90 fois le symbole de ce qu'il hait par-dessus tout ». Il souligne que ce jeune homme solitaire, timide, réservé avait dans le même temps « une activité militante d'extrême droite, islamophobe ». Le niveau de préparation et de ruse de cet assassin politique « élimine formellement l'hypothèse d'un acte exclusivement délirant ». Le Dr Daniel Zagury, visiblement agacé par toutes les dérives des commentateurs répétant en boucle qu'il s'agit de l'acte d'un fou, souligne : « Il y a très peu de probabilités, voire pas du tout, qu'il s'agisse d'un malade mental au sens où nous l'entendons d'habitude [ ...] Il n'y a aucune raison de penser que le tueur relève d'une irresponsabilité pénale. »