Amour, sexe et amitié entre les peuples.

Chagrins d'amour, « râteaux », amours impossibles, etc.. sont immémoriaux. Ils sont à l'origine de quelques uns des plus beaux chefs-d’œuvre de la littérature et de la chanson.

Mais n'est pas Jacques Brel qui veut.

Il y a aussi une certaine forme d'exhibitionnisme, notamment à la télévision. Parfois, je me suis posé des questions sur les raisons qui amenaient certaines personnes à étaler devant les caméras leurs malheurs, leurs faiblesses...

Mireille Dumas « confesse » les témoins de leurs infortunes avec relativement de tact, d'autres avec beaucoup moins.

J'ai écrit volontairement « confesse », car je crois que la caméra, le studio de télévision jouent un peu le même rôle que le confessionnal ou le divan du psychanalyste.

On peut aussi étaler ses infortunes sur un blog, à condition de respecter la vie privée des autres protagonistes de ces infortunes.

Ce que je n'avais encore jamais vu, c'est le mélange des genres :

infortunes amoureuses, angoisses affectives, analyses politiques et philosophiques qui se veulent novatrices.

Un seul point commun : le style, pour le moins abscons, avec parfois des concepts propres à l'auteur, ce qui évite toute contradiction.

Exemple, publié le 11 juin 2011 sur un blog dédié à « l'Amitié entre les peuples » :

Contrairement à la pulsion libidinale, la pulsion de Vie tend à la rencontre et non à l’utilisation de l’autre. Il s’y ouvre un canal permettant un échange réciproque. L’écoulement de vie constitue une voie de communication et non une accroche de l’autre. La vie n’est pas vraiment quelque chose qui s’écoule, mais quelque chose qui habite, qui s’ouvre, qui rencontre, qui reconnaît, qui réhabilite, qui permet de naître, qui met au jour, qui révèle, qui respecte tout et ne force en rien. Il n‘y s’agit pas d’énergie mais d’être. Par contre, cette qualité de l’être y sera source d’énergie. Ce flux de vie ne pourrait se mesurer en kilowatts, ni en lux. Il se mesure en qualité de présence, d’attention et d’ouverture (ce principe de "présence" est cher à Carl ROGERS, psychologue américain)¹

Cet article est classé dans la catégorie « Échappées du familialisme² et du patriarcat ».

Il renvoie vers un article similaire sur Dazibaoueb³ qui avait été mis en ligne le 26 février 2010. L’auteur, Christian Delarue, qui se présente comme « responsable nat antiraciste et altermondialiste », explique qu'il a longtemps aimé une personne, désignée par son prénom et une initiale, etc..

Toujours sur « amitié entre les peuples » :

Masturbation et politique : Se masturber devant quel objet ?

Après tout, chacun est libre de s'exprimer, et le ridicule n'a jamais tué personne. Mais que vient faire l'amitié entre les peuples dans tout ce fatras ?

Le même auteur expose sa vision des débats internes au MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), dans le même style inimitable :

Type de discours et usage du mot peuple.

Dans les débats sur le populisme et le nationalisme - ceux du MRAP notamment - ce sont le plus souvent les notions de peuple ethnique, de peuple nation et de peuple-classe qui sont mobilisées pour identifier les usages du mot peuple par les tribuns. Sur ce plan il est avéré que l’extrême-droite use du peuple-nation ou du peuple ethnique quand l’extrême-gauche use du peuple-classe.

(..)

Pour le MRAP il s’agit le plus souvent du "peuple tout entier" y compris les résidents étrangers installés sur un territoire donné. Mais il peut s’agir aussi d’un peuple ethnique dominé face à un autre. Il existe aussi des castes. Tout dépend du contexte. Le MRAP ne distingue qu’assez peu en-haut et en-bas (peuple-classe ou travailleurs). Or il y a souvent à prendre en compte le fait qu’il y a "du nord au sud et du sud au nord" et donc des clivages internes de classes très puissants. C’est que le MRAP réfléchit dans le cadre de relations internationales ..

Il s'agit au cas particulier d'une notion de peuple-classe particulière à l'auteur, qui n'a rien à voir avec celle d'auteurs illustres, qui employaient ce terme quand un groupe déterminé pouvait être caractérisé par sa place dans les rapports de production d'une part, sa langue, sa culture, sa religion, voire même son apparence physique d'autre part. Le terme a été employé par Abraham Léon⁴ pour les juifs européens, il pourrait l'être pour les peuls d'Afrique.

Mais finalement, le meilleur moyen de ne pas être contredit est de travailler sur des concepts à soi seul. Et je ne suis pas sûr que ce genre de débats intéresse le MRAP.

---

1 http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1721

2 Larousse en ligne : Tendance à mettre en avant l'importance de la famille dans la société. Reste à savoir dans quel champ :

analyse sociologique (cf. Emmanuel Todd)

norme morale

action politique : sortir du familialisme signifie-t-il « supprimer les allocs » ?

3 http://www.dazibaoueb.com/article.php?art=11261&rech=18924

4 http://www.ernestmandel.org/new/ecrits/article/note-de-lecture-sur-les-marxistes

Comments

[Lafrite]

Il y a une autre chanson de Brel qui me fait penser au MRAP : http://www.youtube.com/watch?v=YD3BzLDgFfY. Il faudrait simlement remplacer le mot "socialiste" par un autre mot qui tient la rime.

[Michel Servet]

Je fais aussi le rapprochement, mais pour d'autres raisons :


Au départ, le MRAP est créé par des victimes du racisme (nazi) : des anciens résistants juifs et communistes.


Aujourd'hui, il est dirigé par des gens qui n'appartiennent pas aux groupes discriminés : le Sénat de la République est plus représentatif de la "diversité" que la direction du MRAP.


La grande méfiance du MRAP envers les organisations et militants des quartiers populaires s'explique en partie par la peur de la dame patronesse de voir les ouvriers remettre en cause le système
qui assure sa position dominante.