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Le blog du vieux singe

Salah Hamouri : Sammy Ghozlan franchit la ligne jaune.

18 Décembre 2010 , Rédigé par Michel Servet Publié dans #Palestine, #Salah Hamouri, #Prisonniers palestiniens

Salah Hamouri est toujours emprisonné. Je rajeunis cet article, publié initialement le 23 août 2009.

 

Le but officiel du BNVCA (Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme) est de lutter contre l’antisémitisme, objectif louable en lui-même. Le risque de la lutte exclusive contre une des formes du racisme, et non pas toutes, est la dérive communautariste, dans sa forme légère (« seuls les miens m’importent, je me fous des autres ») ou lourde (« je suis solidaire des miens quoiqu’ils fassent ».

Sammy Ghozlan tombe dans ce travers, complètement.

La preuve :

http://www.sosantisemitisme.org/communique.asp?ID=286

 

Le Président
Sammy GHOZLAN
0609677005

Drancy le 14/8/09

Le Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme apprend avec soulagement que le terroriste franco palestinien Salah HAMOURI membre d’une organisation terroriste ,ne sera ni élargi ,ni mis en liberté par la justice israelienne qui l’a jugé et condamné pour avoir prémédité et planifié un attentat contre le grand rabbin Ovadia YOSSEF , considéré contre le plus grand décisionnaire  contemporain, en matière de règles concernant le judaisme, d’envergure internationale, suivi et respecté par tous les juifs dans le monde entier.

Alors que notre pays coopère avec de nombreux etats pour lutter contre les terrorismes,  avec l’Espagne contre l’ETA par exemple ou les talibans en Afghanistan, etc…-Le BNVCA ne comprend pas l’intervention de nos autorités en faveurs de ce terroriste antisémite dont le forfait s’il n’avait été arrêté à temps aurait provoqué un choc  violent parmi les communautés juives du monde.

Conformément aux lois en vigueur,qui prévoient que tout français qui commet un crime à l’étranger , et notamment un acte terroriste, le BNVCA demande aux  Ministres de l’Intérieur et de la Justice,d’engager  une procédure de déchéance de la nationalité française, de Salah HAMOURI  pour les faits qui lui sont reprochés,si son cas entre dans le cadre de cette mesure.

Il y a plusieurs contre-vérités dans ce texte :

Salah Hamouri est innocent

Les faits reprochés ne sont pas du terrorisme

Ce n’est pas un acte antisémite

Une tentative de meurtre (non prouvée) est toujours un crime, quelle que soit la respectabilité de la victime

Ovadia Yossef n’est pas suivi et respecté par tous les juifs dans le monde entier, et c’est heureux : il est coutumier de déclarations scandaleuses.

La déchéance de la nationalité française ne s’applique pas au cas particulier, alors la perte pourrait s’appliquer au soldat Gilad Shalit.

Salah est innocent.

Il est accusé d’avoir voulu tuer le rabbin Ovadia Yossef, chef spirituel du parti israélien Shas. L’accusation n’a jamais pu avancer de preuves, indispensables pour pouvoir parler de plan, et Salah n’a jamais reconnu les faits. Il n’a reconnu qu’une seule chose : être passé en voiture, comme des milliers de personnes, devant le domicile de ce rabbin.

Lors de son procès, il a accepté, sur les conseils de son avocate, de « plaider coupable » et n’être condamné » « qu’à » sept années de prisons. Sinon, c’était bien plus.

En savoir plus

Les faits reprochés ne sont pas du terrorisme.

Il n’y a pas actuellement de définition acceptée par tous du terrorisme, qui peut aussi être un terrorisme d’État.

Pour l’Encyclopedia Universalis :

La terreur est un état, une peur exacerbée, mais, depuis la Révolution française, c’est aussi un régime politique, voire un procédé de gouvernement, permettant au pouvoir en place de briser, à force de mesures extrêmes et d’effroi collectif, ceux qui lui résistent. Le terrorisme, quant à lui, s’il est d’abord action, n’en recouvre pas moins une notion voisine puisque, dépassant souvent le stade de l’initiative ponctuelle pour devenir une véritable stratégie, il postule l’emploi systématique de la violence, pour impressionner soit des individus afin d’en tirer profit, soit, plus généralement, des populations, soumises alors, dans un but politique, à un climat d’insécurité. Dans l’un et l’autre cas, il a pour caractéristique majeure de rechercher un impact psychologique, hors de proportion, comme le souligne Raymond Aron dans Paix et guerre entre les nations, avec les effets physiques produits et les moyens utilisés.

En général, il y a consensus pour admettre qu’un acte individuel, même criminel, « ciblé », n’est pas du terrorisme. Maxime Brunerie, qui a tenté d’assassiner Jacques Chirac et qui a été libéré aujourd’hui, n’a jamais été accusé de terrorisme.

Ce n’est pas un acte antisémite.

Il y a acte raciste si la motivation de l’acte est l’appartenance de la victime à une « race », ethnie, religion, etc..

Vouloir assassiner un dirigeant israélien à cause de ses prises de position n’est pas un acte antisémite. Sammy Ghozlan oserait-il qualifier d’antisémite l’assassinat d’Itzhak Rabin par un extrémiste juif ?

Oserait-il qualifier de racisme anti-arabe ou anti-musulman les multiples assassinats de dirigeants palestiniens par Israël ?

Que dira-t-il si un prédicateur djihadiste est assassiné demain ?

Un meurtre est un meurtre.

Un meurtre serait-il plus condamnable si la victime est un personnage important et respectable, et non pas un simple quidam ? Y aurait-il inégalité des victimes, comme dans la loi salique, où le prix du sang dépendait du rang social ?

Ovadia Yossef n’est pas un « leader maximo » juif.

Tout d’abord parce que le monde juif a toujours été très divisé et très pluriel sur les interprétations religieuses, sans compter tous ceux qui se réclament du judaïsme comme culture, mémoire, tradition familiale et ont des rapports plus distanciés avec la religion. Ou bien Sammy Ghozlan ne reconnait-il comme juifs que ceux ont une pratique religieuse ? C’est faire peu de cas des juifs athées, agnostiques, peu religieux, fidèles du judaïsme libéral ou conservateur.

Et au sein du judaïsme religieux « orthodoxe », il existe deux rites : ashkénaze et séfarade. Ovadia Yossef appartient au second.

En clair, personne ne peut prétendre être « suivi et respecté par tous les juifs dans le monde entier ».

Une personnalité contestable :

Je vais me limiter à une seule source : Le Jerusalem Post, journal israélien de droite, mais il y en a bien d’autres :

Rav Ovadia Yossef : la revanche des Séfarades

Florilège :

“Les victimes de la Shoah ont été massacrées parce qu’elles étaient des “réincarnations d’âmes pécheresses”.

Bref, les responsables ne sont pas les nazis et leurs complices, mais les juifs d’époques antérieures qui n’auraient pas respecté la loi juive !!

“Une femme sans enfant ne vaut rien… De temps en temps, dans la galerie des femmes, tu les entends qui papotent. De quoi ? Celle-ci dit à son amie : comme ta robe est belle !… C’est là toute leur intelligence.”

« Durant ses discours, le leader spirituel du Shas crache souvent sa haine contre les Arabes comparés à des “serpents” nuisibles et “venimeux”. »

En 2001, lors du prêche de Pessah, Ovadia Yossef dérape à nouveau : “Il faut anéantir les Arabes. Il ne faut pas avoir pitié d’eux, il faut leur tirer dessus avec des super missiles, les anéantir, ces méchants, ces maudits.”

Conclusion de l’article :

Aujourd’hui, le leader politique et religieux est davantage connu pour ses nombreuses sorties de route que pour ses marques de génie halakhique.

Propos repris en 2009.

http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1246443720639&pagename=JFrench%2FJPArticle%2FShowFull

Sammy Ghozlan approuve-t-il ces propos ?

Peut-on retirer la nationalité française ?

Le code civil précise :

La déchéance de la nationalité française

Code civil

Section 3 : De la déchéance de la nationalité française.

Article 25

Modifié par Loi n°98-170 du 16 mars 1998 - art. 23 JORF 17 mars 1998 en vigueur le 1er septembre 1998

L’individu qui a acquis la qualité de Français peut, par décret pris après avis conforme du Conseil d’Etat, être déchu de la nationalité française, sauf si la déchéance a pour résultat de le rendre apatride :

1° S’il est condamné pour un acte qualifié de crime ou délit constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou pour un crime ou un délit constituant un acte de terrorisme ;

2° S’il est condamné pour un acte qualifié de crime ou délit prévu et réprimé par le chapitre II du titre III du livre IV du code pénal ;

3° S’il est condamné pour s’être soustrait aux obligations résultant pour lui du code du service national ;

4° S’il s’est livré au profit d’un Etat étranger à des actes incompatibles avec la qualité de Français et préjudiciables aux intérêts de la France.

Article 25-1 En savoir plus sur cet article…

Modifié par Loi n°2006-64 du 23 janvier 2006 - art. 21 JORF 24 janvier 2006

La déchéance n’est encourue que si les faits reprochés à l’intéressé et visés à l’article 25 se sont produits antérieurement à l’acquisition de la nationalité française ou dans le délai de dix ans à compter de la date de cette acquisition.

Elle ne peut être prononcée que dans le délai de dix ans à compter de la perpétration desdits faits.

Si les faits reprochés à l’intéressé sont visés au 1° de l’article 25, les délais mentionnés aux deux alinéas précédents sont portés à quinze ans.

Ces dispositions ne visent que les personnes qui ont acquis la nationalité française, alors que Sahah Hamouri est Français de naissance, puisque sa mère est française.

Quant aux cas visés, il faudrait qu’ils soient constatés par un tribunal français.

La perte de la nationalité française.

articles 23-7 et 23-8 du code civil :

Article 23-7 En savoir plus sur cet article…

Créé par Loi n°93-933 du 22 juillet 1993 - art. 50 JORF 23 juillet 1993

Le Français qui se comporte en fait comme le national d’un pays étranger peut, s’il a la nationalité de ce pays, être déclaré, par décret après avis conforme du Conseil d’Etat, avoir perdu la qualité de Français

Article 23-8 En savoir plus sur cet article…

Créé par Loi n°93-933 du 22 juillet 1993 - art. 50 JORF 23 juillet 1993

Perd la nationalité française le Français qui, occupant un emploi dans une armée ou un service public étranger ou dans une organisation internationale dont la France ne fait pas partie ou plus généralement leur apportant son concours, n’a pas résigné son emploi ou cessé son concours nonobstant l’injonction qui lui en aura été faite par le Gouvernement.

L’intéressé sera, par décret en Conseil d’Etat, déclaré avoir perdu la nationalité française si, dans le délai fixé par l’injonction, délai qui ne peut être inférieur à quinze jours et supérieur à deux mois, il n’a pas mis fin à son activité.

Lorsque l’avis du Conseil d’Etat est défavorable, la mesure prévue à l’alinéa précédent ne peut être prise que par décret en conseil des ministres.

Il faudrait que Salah Hamouri se comporte comme le « national d’un pays étranger. ». Ce suppose d’abord de savoir quel est le pays étranger, puisque la Palestine n’existe pas (encore ?).

Que signifie se « comporter comme » ? Les doubles nationaux qui continuent par exemple à fêter le Têt sont-ils concernés ?

Par contre, l’article 23-8 est plus explicite. Il pourrait s’appliquer à Mme Salomé Zourabichvili et au soldat Gilad Shalit. Ce qui n’est sûrement pas dans les intentions de Sammy Ghozlan, ni dans les miennes d’ailleurs.

Ce qui est plus surprenant, c’est que ce genre de confusions soit le fait d’un ancien commissaire de police, qui devrait connaître les lois de son pays.

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