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Le blog du vieux singe

Les musulmans de France, entre intégration et islamophobie (2)

16 Novembre 2008 , Rédigé par Michel Servet Publié dans #Islamophobie, #Mouloud Aounit

Début de l'article

Qu'est-ce que l'islamophobie ?

Est-ce que l'islamophobie est un concept qui correspond à une réalité ?

Est-ce une invention des islamistes pour discréditer toute critique de leurs thèses et actions ?

Est-ce que le droit à la critique d'une religion ou de toutes les religions n'est pas un des droits fondamentaux de le personne humaine, au même titre que la liberté religieuse?

Est-ce un racisme ? Peut-on parler de racisme puisque musulman n'est pas une race ?

Par exemple, un site internet affiche ce slogan :

« Le racisme est la plus basse forme de stupidité humaine, l'islamophobie est le summum du bon sens1 »

Avant de développer la thèse double que :

l'islamophobie est un racisme, en sachant que la différence est parfois faible avec le racisme anti-arabe, la xénophobie, l'intolérance religieuse systématique.

et un racisme qui présente beaucoup de points communs avec l'antisémitisme

je rappelle que notre liberté individuelle est aussi bien le droit de pratiquer une religion, de l'exprimer publiquement, que de ne pas en avoir et de les critiquer.

Histoire de la notion de « races humaines »

On l'oublie souvent, mais les premières lois racistes en Europe ne furent pas allemandes, mais espagnoles2.

Ce sont les lois de « pureté du sang » édictées après l'achèvement de la « Reconquista » en 1492 (prise de Grenade ».

Non seulement le judaïsme et l'islam sont proscrits en Espagne, leurs fidèles ayant le choix entre la conversion, la mort ou l'exil, mais nul ne pouvait prétendre à un quelconque poste de responsabilité s'il ne prouvait pas qu'il n'avait pas d'ancêtres juifs ou musulmans sur quatre générations.

La notion de « sang », sera utilisée aussi bien dans l'élevage (un cheval pur-sang) que pour définir le premier racisme systématisé, à partir d'une différence religieuse.

L'arrivée des européens dans le Nouveau monde aura aussi deux conséquences :

l'extermination des « Indiens »

la traite des Noirs,

toutes deux justifiées par le fait qu'ils n'avaient pas la bonne religion.

L'année 1492 marque donc un tournant dans l'histoire européenne, avec l'apparition des premières théories racistes.

Bien sûr, le racisme existait avant, mais pas aussi théorisé.

La notion de race, appliquée à l'espèce humaine, apparaît après cette époque. Les premiers dictionnaires de langue française3, au XVIIème siècle, en donnent trois sens :

- famille ou lignée : la race des Bourbons

- sorte de gens, pas forcément héréditaire : « les usuriers sont une race maudite, une meschante race ».

- race animale

Le mot pour désigner une subdivision physique de l'espèce humaine n'apparaît qu'en 1832 dans le dictionnaire de l'Académie française,

Aujourd'hui, les races humaines existent pour la majorité de nos concitoyens, alors que cette notion est contestée par les scientifiques4.

Selon un sondage de la CNCDH en 2006 :

18 % des Français pensent que les races n'existent pas

67 % qu'elles se valent

12 % qu'il y a des races supérieures.

On peut d'ailleurs noter la différence entre la loi contre le racisme du 1er juillet 1972, votée à l'unanimité par le Parlement français à l'initiative du MRAP,

« en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée »

et les statuts du MRAP :

« en raison de leur appartenance ou de leur non-appartenance, réelle ou supposée, à une prétendue «race », une ethnie, une nation, une culture ou une religion déterminées. »

Islamophobie et antisémitisme.

A première vue, « noir », « jaune » peuvent sembler caractériser des groupes humains homogènes, localisés géographiquement, au moins à l'origine.

Il n'en est pas de même pour « juif », s'agissant de communautés très différentes par la langue, l'aspect physique, la localisation.

Si on peut soutenir, vu d'Europe, que Japonais et Birmans ont des points communs concernant leur apparence physique, c'est impossible entre Juifs éthiopiens et russes.

Il s'agit donc simplement d'un groupe humain défini par une unité de religion et le sentiment d'une origine commune, l'unité de culture étant plus réduite entre personnes de langues véhiculaires très différentes et de modes de vie, de relation avec leur environnement social très différentes.

L'origine commune « palestinienne » des différentes communautés juives du monde est aujourd'hui remise en cause par les historiens:

http://www.monde-diplomatique.fr/2008/05/ROULEAU/15885

Il n'y a plus guère que Laurent Joffrin5 pour parler de « race juive » :

« Réprouver l'intégrisme musulman et dénoncer le pouvoir supposé des juifs ce n'est pas la même chose. On est anti-intégriste dans le premier cas, raciste dans le second. On choisit sa religion, on ne choisit pas sa race. »6

Or, nul ne conteste que l'antisémitisme soit un racisme. Pourquoi n'en serait-il pas de même de l'islamophobie ?

Le MRAP est né de la lutte contre l'antisémitisme sous l'occupation nazie. A sa création, en 1949, les fondateurs ont voulu déjà élargir leur combat à toutes les autres formes de racisme.

Ce fut la raison de l'engagement du MRAP au coté des peuples en lutte contre le colonialisme, des noirs des États-Unis et d'Afrique du Sud.

En 1979, le MRAP devient le mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples, sans renoncer à sa lutte contre l'antisémitisme.

Il lutte également contre les racismes anti-noir, anti-gens du voyage. Il affirma sa solidarité avec les travailleurs migrants.

Il prend conscience de la montée d'un racisme anti-musulman, avec différents évènements et affaires qui défrayent la chronique :

la révolution iranienne et l'affaire Salman Rushdie

les affaires de « voile islamique », des collégiennes de Creil au vote de la loi de mars 2004,

les caricatures danoises

Redeker

le gîte des Vosges (Fanny Truchelut)

Le MRAP en a pris « plein la figure », il a été accusé d'antisémitisme larvé parce qu'il avait refusé de stigmatiser les habitants de quartier populaires et parce qu'il avait critiqué la politique israélienne.

Ces accusations étaient parfois pernicieuses, notamment quand un journaliste attribuait ces orientations jugées condamnables à son principal responsable, Mouloud Aounit, identifié comme un « beur de Seine-Saint-Denis »

Or, il y a, dans cette démarche du MRAP, continuité avec les « fondamentaux », notamment la lutte contre l'antisémitisme.

En effet, avant d'être à prétexte scientifique et biologique, ce dernier trouve sa source dans l'anti judaïsme chrétien.

Avant la première croisade, il y eut la « croisade des gueux », qui commença par massacrer les Juifs dans la vallée du Rhin, avant que celle des chevaliers ne massacre les habitants de Jérusalem, juifs, chrétiens et musulmans confondus.

Il y eut aussi un « antisémitisme des Lumières ». L'article « juifs » du « Dictionnaire philosophique » de Voltaire vaudrait aujourd'hui à son auteur des poursuites pénales.

On peut aujourd'hui distinguer quatre grandes sortes d'antisémitisme, les trois premières pouvant être qualifiées d'antisémitisme « de mentalité », à prétexte culturel ou idéologique.



Antisémitisme chrétien

« des Lumières »

Politique et social

Biologique

Prétextes :

C'est le « peuple déicide, etc,, »

Leur religion les maintient dans l'obscurantisme, le fanatisme, etc..

Ce sont, au choix et parfois à la fois7 :

- des capitalistes exploiteurs du peuple

- des révolutionnaires dangereux

- de mauvais Français8 et des traitres en puissance9.

Leur sang, on parlerait aujourd'hui de gènes, n'est pas le même que le nôtre, et tout s'explique.

Héritiers d'aujourd'hui

Groupes chrétiens fondamentalistes (cathos et autres)

Laïcistes

Extrême-droite « traditionnelle »

« identitaires »

Il faut aussi rappeler que le terme « antisémitisme » désigne le racisme anti-juif et non pas le raciste anti « sémites ». Je dis cela pour tous les amis arabes qui affirment en toute sincérité : « on ne peut pas être antisémites, car nous sommes aussi des sémites. » Ils ont étymologiquement raison et politiquement tort.

Le mot sémite désigne d'abord un ensemble de langues voisines (arabe, hébreu, araméen, akkadien, etc..) parlées par des peuples que la Bible désigne comme descendant de Sem. Il aura confusion au XIXème siècle avec de soi-disant races. C'est un contresens, il n'y a pas plus de race sémite ou aryenne que de grammaire dolichocéphale.

Le terme d'antisémitisme a été inventé par un raciste allemand, Wilhem Marr, pour donner un masque scientifique à la haine des juifs.

Les trois premières catégories d'antisémites français ont souvent affirmé ne pas être racistes au sens nazi du terme. Et cela d'autant plus facilement que les Français n'étaient pas les mieux classés dans la hiérarchie raciale nazie.

Georges Bernanos écrira par exemple que les nazis ont « déshonoré l'antisémitisme ».

Cette attitude doit être rapprochée de celles des islamophobes d'aujourd'hui qui affirment ne pas être racistes, puisqu'il n'existe pas de race musulmane.

Deux autres points communs :

Ceux qui, avant 1939, s'opposent à l'antisémitisme ou simplement défendent les droits de l'homme sont qualifiés « d'enjuivés » par l'extrême-droite raciste, qui qualifie aujourd'hui de « dhimmis » ceux qui s'opposent à l'islamophobie.

Comme les juifs de cette époque, les musulmans sont dénoncés comme une cinquième colonne.

Les islamophobies.

L'islamophobie existe, des journalistes, des écrivains s'en réclament.

La plupart des institutions internationales la reconnaissent comme un forme de racisme, au même titre que l'antisémitisme.

Un rapport de l'UE en donne une définition (page 72/135)

http://eumc.europa.eu/eumc/material/pub/muslim/Manifestations_FR.pdf

1. L'Islam est considéré comme un bloc monolithique, statique et réagissant peu au changement.

2. L'Islam est considéré comme distinct et «autre». Il n'a pas de valeurs communes avec les autres cultures, n'est pas affecté par ces dernières et ne les influence pas.

3. L'Islam est considéré comme inférieur à l'Occident. Il est perçu comme barbare, irrationnel, primitif et sexiste.

4. L'Islam est considéré comme violent, agressif, menaçant, enclin au terrorisme et à la confrontation entre les civilisations.

5. L'Islam est considéré comme une idéologie politique utilisée pour acquérir des avantages politiques ou militaires.

6. Les critiques de l'Occident formulées par l'Islam sont rejetées d'emblée.

7. L'hostilité à l'égard de l'Islam est utilisée pour justifier des pratiques discriminatoires à l'encontre des musulmans et l'exclusion des musulmans de la société dominante.

  1. L'hostilité à l'égard des musulmans est considérée comme naturelle et normale.

Il existe de fait des islamophobies, avec des points communs et des connexions.

  1. Celle des chrétiens fondamentalistes, catholiques ou protestants, qui prêchent la guerre religieuse, envoient les missionnaires derrière les tanks.

  2. Celle des « laïcistes » et « anti-communautaristes », qui font de la laïcité une super religion d'État et un marqueur d'identité nationale. Riposte laïque en est l'exemple le plus marquant, qui n'hésite pas à adopter un ton chauvin et franchouillard.

  3. Celle des sionistes racistes, de la droite israélienne (et d'une partie de la gauche) pour qui Israël est « une villa au milieu de la jungle ». Elle est relayée en France par de nombreux sites internet.

  4. Celle des adeptes du « choc des civilisations », thèse de Bernard Lewis et Samuel Huntington10. On peut la regrouper avec celle des néo-cons pour qui le monde musulman est un ennemi de substitution, après la chute du bloc soviétique.

  5. Celle des racistes classiques et généralistes. Le dogme identitaire est « l'opposition au métissage ethnique et à la culpabilisation permanente des peuples européens ». Il faut signaler le cas particulier, dans cette mouvance, des racialistes néo-païens.

Les catégories 1 et 2 ont leur pendant dans les catégories d'antisémitisme énumérées supra. Les catégories 3 et 4 correspondent à la catégorie « politique et social ». Là aussi, il y a utilisation du phantasme de la « 5ème colonne », les musulmans de France étant l'objet de la même suspicion que les juifs au siècle dernier.

La 5ème catégorie a des points communs avec l'antisémitisme à prétexte biologique.

Le résultat de tout cela est que l'islamophobie est une des formes du racisme les plus présentes en France et dans d'autres pays.

http://pewglobal.org/reports/display.php?ReportID=262 (en anglais)

Commentaire en français sur ce site :

http://www.lapaixmaintenant.org/article1850

Avec ce commentaire :

De plus, de manière générale, il y a une corrélation claire entre les attitudes anti-juives et anti-musulmanes : les catégories ayant tendance à considérer les juifs de façon négative ont la même tendance à l'égard des musulmans.

On peut aussi citer les sondages effectués à l'initiative de la CNCDH.

Rapport 2007

http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/084000167/0000.pdf

Opinions positives, négatives et neutres concernant (pages 321 à 323) :


Positif

Négatif

Neutre ou ne se prononcent pas.

Laïcité

71

7

22

Catholicisme

50

18

32

Religion en général

41

27

32

Judaïsme

39

22

39

Protestantisme

38

21

39

Islam11

28

39

33

Dans un sondage effectué pour le rapport 2006, 54 % des Français estimaient que ce sont les personnes d'origine étrangère qui ne se donnent pas les moyens de s'intégrer. 37 % estimaient que le défaut d'intégration était imputable à la société.

Comment réagir ?

Il y a tout d'abord la réaction judiciaire, en utilisant la loi de 1972. Il faut être rigoureux, dans la relation des faits et dans leur analyse.

Je développerai maintenant les réactions à avoir sur le terrain des idées, en les distinguant selon les catégories d'islamophobie. A chaque fois, le combat sera d'autant plus efficace qu'on montrera que cette forme de racisme n'est jamais isolée et va de pair avec d'autres.

Les fondamentalistes chrétiens

Une organisation laïque comme le MRAP n'est pas concernée par les débats théologiques. Mais elle est pleinement concernée par le racisme anti-musulman et ne pas hésiter à démonter le cas échéant qu'ils sont également antisémites, en commençant par les « chrétiens sionistes ».

Les sionistes racistes.

Il suffit de rappeler ce qui est arrivé aux Palestiniens, d'un simple point de vue profane et séculier.

Les théoriciens du « choc des civilisations ».

Il faut démontrer qu'ils nous « haïssent », non pas pour ce que nous sommes (démocrates, etc..), mais pour ce que nous faisons, en totale contradiction d'ailleurs avec nos principes.

« L'occident », concept ô combien contestable, a beaucoup de choses à se reprocher.

Nous devons rappeler que les catégories « huntingtioniennes » sont contestables, que le monde musulman est aussi hétérogène que « L'occident ». Par exemple, Emmanuel Todd propose une toute autre grille d'analyse des structures sociales et familiales, avec leur conséquences politiques. Nous devons aussi rappeler que Samuel Huntington désigne aussi d'autres ennemis : les Asiatiques et les Hispaniques.

Les politiques sécuritaires qui découlent de ces théories menacent aussi les libertés de tous.

Les laïcistes.

Il faut rappeler les bases : la laïcité n'est pas une méta-religion, ce n'est pas l'hostilité aux religions, aux croyants, c'est simplement la séparation des églises et de l'État.

Il faut sans cesse rappeler la définition des dictionnaires et le corpus législatif français concernant la laïcité. Les lois laïques sont d'abord des lois de liberté religieuse, contre l'emprise de l'Église catholique sur la vie politique. Nous devons défendre la laïcité, et non pas la « religion laïque » ou le national-laïcisme.

Les identitaires.

Le plus important est de démontrer ce qui se cache derrière le discours identitaire : la ségrégation raciale, le racisme, etc..

En conclusion, nous devons être présent sur les plans juridique et intellectuel.

Nous devons démonter que ce combat concerne tout le monde, que l'islamophobie n'est pas l'affaire des seuls musulmans, comme l'antisémitisme n'est pas l'affaire des seuls juifs.

Pour deux raisons :

2. Le mal est le même.

2. Nous sommes tous solidaires :

Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes
Je me suis tu, je n'étais pas communiste.
Lorsqu'ils sont venus chercher les syndicalistes
Je me suis tu, je n'étais pas syndicaliste.
Lorsqu'ils sont venus chercher les sociaux-démocrates
Je me suis tu, je n'étais pas social-démocrate.
Lorsqu'ils sont venus chercher les juifs
Je me suis tu, je n'étais pas juif.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait plus personne pour protester

(Martin Niemöller)

1http://stopislamisationdesesprits.blogspot.com/

2L'expulsion des juifs d'Espagne au nom de la pureté du sang

"La pureté de la race chez les nazis, c'est la même obsession que le sang pur espagnol !"

3http://www.lib.uchicago.edu/efts/ARTFL/projects/dicos/

4Ceux qui, exception faite des théoriciens nazis ou assimilés, continuent à reconnaître une certaine pertinence à ce concept, ne le font que pour des groupes humains réduits, souvent isolés, et qui ne correspondent pas aux catégories raciales habituelles.

5Libération du vendredi 25 juillet 2008

6Devant le tollé de nombreux lecteurs, Laurent Joffrin a alors entrepris de modifier son texte en ligne (pour la version papier, c'est trop tard). La version corrigée sur le net devient donc : « (...) attaquer une religion n'est pas attaquer une communauté. Réprouver l'intégrisme musulman et dénoncer le pouvoir supposé des juifs ce n'est pas la même chose. On est anti-intégriste dans le premier cas, raciste dans le second. ».

7Comme les gens qui invoquent ce genre d'arguments n'en sont pas à une contradiction près, il leur arrive d'affirmer que capitalistes et révolutionnaires sont complices.

8Avec des versions différentes à décliner selon les pays.

9L'affaire Dreyfus n'est pas un accident. Les thèmes antisémites du juif traitre à son pays seront développés longtemps, prenant prétexte du nombre de juifs originaires de pays d'Europe centrale ou avec des noms à consonance germanique.

10On oublie souvent que ce dernier désigne aussi deux autres ennemis : « le monde chinois » et le « péril brun », c'est-à-dire l'immigration hispanique aux États-Unis.

11On peut légitimement s'interroger sur la raison du questionnaire de la page 324, dont il n'existe pas d'équivalent pour les autres religions.

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