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Le blog du vieux singe

Le capitalisme est-il indépassable ?

23 Août 2007 , Rédigé par Michel Servet Publié dans #Economie - société

La Bourse trahit les entreprises, par Jean-Bernard Schmidt
LE MONDE | 20.08.07

© Le Monde.fr

Régulièrement, les gens de la “gauche de la gauche”, de la “gauche de gauche”, les “antilibéraux”, “altermondialistes”, etc.. qu’importe le nom qu’ils se donnent ou qu’on leur donne, entendent le discours suivant :

“Le capitalisme a définitivement gagné, après l’échec catastrophique des pays “socialistes” et le blocage des pays “sociaux-démocrates”. Il ne sert à rien d’imaginer autre chose, car il n’y a rien d’autre à imaginer. Nous avons le meilleur système économique qu’il soit possible de concevoir, et chose merveilleuse, il est capable de se réformer de lui-même, ses capacités d’adaptation et de progrès sont infinies !!”

Mais on peut entendre des paroles discordantes, qui viennent du coeur du système, comme Jean-Bernard Schmidt, partenaire-associé dans une société de capital-risque, ou bien, il y a deux ans :

 Le Capitalisme est en train de s’autodétruire, de Patrick Artus et Marie-Paule Viard.


Je cite la “quatrième de couverture” :

Editions La Découverte

Le capitalisme est en train de s’autodétruire…L’affirmation peut sembler saugrenue, voire provocatrice, au moment même ou les grandes entreprises de la planète, y compris en France, affichent des profits insolents, rémunèrent très confortablement leurs dirigeants et distribuent des dividendes record à leurs actionnaires…Alors que la croissance économique, en Europe en tous cas, se distingue par sa mollesse, que les délocalisations se multiplient et que chômage et précarité s’aggravent, on comprend que le débat devienne vif sur la légitimité d’une telle captation de richesses.

Dans ce livre décapant et remarquable de clarté, les auteurs n’y vont pas par quatre chemins pour qualifier ce paradoxe : c’est au moment où le capitalisme n’a jamais été aussi prospère qu’il apparaît le plus vulnérable, et nous avec lui. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’un capitalisme sans projet, qui ne fait rien d’utile de ses milliards, qui n’investit pas, qui ne prépare pas l’avenir. Face au malaise social, le gouvernement prétend encourager un meilleur partage de la production de richesses en augmentant le pouvoir d’achat, mais en vérité, il ne traite que les symptômes. Car au fond le débat est ailleurs : c’est l’absurdité du comportement des grands investisseurs, qui exigent des entreprises des rendements de leurs fonds propres exorbitants de tout sens commun. De telles exigences poussent celles-ci à privilégier le rendement à trois mois plutôt que l’investissement à long terme, quitte à délocaliser, à faire pression sur les salaires et à renoncer à créer des emplois ici et maintenant. Voilà pourquoi il est urgent, expliquent les auteurs, de réformer profondément la gestion de l’épargne, d’imposer de nouvelles règles de gouvernance aux gérants comme aux régulateurs. Faute de quoi on n’évitera pas une nouvelle crise du capitalisme, avec toutes ses conséquences politiques et sociales, notamment dans les pays industrialisés.

Patrick Artus est directeur des études économiques du Groupe Caisse d’Epargne et de la Caisse des dépôts et consignations, professeur à l’école Polytechnique et professeur associé à l’université Paris I- Panthéon –Sorbonne.

Marie-Paule Virard est rédactrice en chef du magazine Enjeux- les Echos.

http://www.senat.fr/presse/cp20070331.html

Alors, si des voix à l’intérieur du système lui trouvent des défauts, il n’y a pas de raison pour que des idéologues condamnent a priori comme ringards ceux qui cherchent une alternative à ce qui existe.

Il y a cinquante ans, il y avait les idéologues du “socialisme”, version Moscou, Pékin, etc.. et des gens qui, sans être forcément des défenseurs inconditionnels du capitalisme, essayaient d’analyser les systèmes économiques tels qu’ils étaient, et non pas tels qu’ils devraient être. Je pense à des gens très divers, qui ont été mes lectures d’étudiant: Raymond Aron, Galbraith, René Dumont et d’autres.

Aujourd’hui, l’idéologie a changé de camp, mais les idéologues sont parfois les mêmes.

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