Gilbert Thiel et le terrorisme

Les Nancéiens connaissent bien Gilbert Thiel, qui fut longtemps juge d’instruction à Nancy. Ils se souviennent de son caractère, mais surtout de son grand professionalisme, à l’occasion d’affaires financières célèbres, et de « l’affaire  Simone Weber » notamment.

C’est un bosseur, un grand juriste et un homme sensé.

Certes, il n’est pas de gauche, mais c’est agréable de lire sur le terrorisme autre chose que les amalgames habituels.

Entretien avec « L’Est Républicain » du 7 novembre 2008. Extraits

Comment définissez-vous le terrorisme?

-Il n'y a pas un terrorisme mais des terrorismes. Et la définition retenue par le législateur français est différente de celle du législateur britannique, allemand ou canadien. Quand une bombe explose à Paris, c'est du terrorisme. Quand une bombe saute à Bagdad, cela peut être un acte de résistance à l'occupation de ce pays par les troupes américain, un règlement de comptes entre sunnites et chiites, des dissensions à l'intérieur de la mouvance chiite, cela peut être les Kurdes... ou un acte terroriste

- Les choses sont plus compliquées qu'il n'y paraît. Donnez-nous des exemples?

- Il est difficile de savoir ce qui sépare l'acte de guerre de la guérilla ou du terrorisme. La frontière est souvent difficile à cerner. J'explique tout cela à travers les recherches que j'ai pu faire, à travers différents systèmes de lutte antiterroriste et à travers l'histoire des mouvements terroristes. Qu'il s'agisse du terrorisme révolutionnaire des années 70 avec Action Directe en France, la Bande à Baader en Allemagne, les Brigades rouges en Italie... Je parle de l'ETA, j'évoque brièvement le terrorisme corse. Quant au terrorisme international, je parle de l'histoire d'Israël, du Liban, de la Palestine, des Etats-Unis. Je rappelle ce que dit la loi mais sur un fond historique et un peu de réflexion pour en tirer les leçons.

http://www.editions-fayard.fr/Site/fayard/nouveautes/bulletins/2008/11.pdf